Lauréates des Prix Plaskett et Petry 2020

Lauréate du Prix Plaskett 2020 – Azadeh Elmizadeh

La peintre Azadeh Elmizadeh dans son atelier.
Crédit photo : Greg McCarthy.

Azadeh Elmizadeh a obtenu un baccalauréat en communication visuelle et en design graphique de l’Université de Téhéran (2010) et un baccalauréat en arts visuels d’OCAD University (2016). Elle a complété sa maîtrise en arts visuels à l’université de Guelph en août 2020. Travaillant à mi-chemin entre la peinture et le collage, Elmizadeh fait allusion aux peintures miniatures persanes; son processus de création repose sur l’application lente de glacis translucides de peinture à l’huile pour créer des sentiments d’anticipation et de mouvement temporel, un collage ou un assemblage d’intervalles discontinus où ici, ailleurs, maintenant et autrefois sont représentés simultanément.

Le jury a été captivé d’entrée de jeu par la virtuosité technique de l’artiste, qui lui permet de construire avec simplicité des tableaux évoquant la luminosité. Ils ont apprécié l’équilibre dans sa pratique entre les références historiques, incluant une allusion au mouvement abstrait du color field painting, et la volonté d’amener de la nouveauté et de la fraicheur par une palette de couleurs extrêmement complexe. De la surface vaporeuse de ses tableaux émergent des traces de feu, de lumière et de silhouettes humaines. Avec son travail captivant, un texte de démarche de grande qualité, et un plan bien défini pour son séjour en Europe, Elmizadeh a obtenu un soutien unanime et enthousiaste des trois membres du jury.

Elmizadeh prévoit élargir sa compréhension du rôle qu’ont joué les rencontres interculturelles dans l’émergence de la peinture abstraite moderniste au cours du 20e siècle en étudiant les représentations historiques alternatives de l’art islamique dans des institutions culturelles comme le Victoria and Albert Museum à Londres, la Bibliothèque Nationale de France et le Museum für Islamische Kunst. Pour elle, la peinture est un espace qui permet de combler le vide entre des connaissances et des cultures qui paraissent distantes au premier coup d’œil, ainsi qu’une occasion de s’engager dans des dialogues interculturels au sein d’un paysage culturel d’une diversité grandissante.


Lauréat du Prix Petry 2020 – James Gardner

Le peintre James Gardner dans son atelier.
Crédit photo : Daniel Esteban.

James Gardner détient un baccalauréat de l’université de Guelph (majeure en arts visuels, mineure en histoire de l’art) et a récemment complété sa maîtrise en arts visuels à l’université Concordia. À travers ses recherches sur le pouvoir des images, Gardner a exploré l’art de la mémoire et son utilisation dans les traditions de l’alchimie, de la magie et de l’astrologie. S’appuyant sur l’art de la mémoire comme base conceptuelle de ses peintures, Gardner explore comment les images peuvent être (ré)activées et altérées pour produire de nouvelles formes de connaissance et d’expérience.

La solide connaissance que Gardner détient à propos des normes et des conventions de la peinture, ainsi que sa volonté de les explorer dans ses œuvres d’une manière à la fois espiègle et sophistiquée, ont attiré l’attention des membres du jury. Ceux-ci ont apprécié son ingéniosité : dans ses œuvres, Gardner peut combiner à la fois l’utilisation de nouvelles technologies, la mise en place de composantes sculpturales rappelant des cages, et des références à des traditions ancestrales en peinture. De plus, le jury était d’avis que le plan de Gardner pour son utilisation du prix était bien réfléchi et soutenu d’une recherche exhaustive : ils s’attendent à ce que son séjour en Europe contribue à ses recherches actuelles.

Étant donné l’origine grecque de l’art de la mémoire, Gardner prévoit commencer son séjour en Europe à Athènes, pour travailler en profondeur à partir de tableaux réalisés dans cette tradition. Il prévoit contacter le musée byzantin et chrétien d’Athènes dans l’espoir d’obtenir des numérisations en haute résolution d’images d’artisanat monastique pour les ajouter à ses propres archives et éventuellement les utiliser comme transferts dans ses tableaux. Il prévoit également visiter la l’Italie et l’Irlande, pour continuer d’étudier les peintures réalisées dans la tradition de l’art de la mémoire et pour poursuivre sa réflexion sur les croisements entre « l’ésotérisme occidental » et la création d’images.