Lauréate du Prix Plaskett 2025

Lauréate du Prix Plaskett 2025 – Claire Drummond

La peintre Claire Drummond dans
son atelier avec Phoebe.
Crédit photo : Natalie Goulet.

Originaire d’Elgin au Québec, Claire Drummond a complété en 2023 sa maîtrise en arts visuels à l’Université Nova Scotia College of Art and Design (NSCAD) en Nouvelle-Écosse. Dans son travail, Drummond remet en question l’idée reçue selon laquelle l’art qui traite de la maternité serait esthétiquement inférieur et politiquement anodin. Sa pratique picturale incorpore des autoportraits (tandis qu’elle envisage la parentalité) et des portraits d’artistes comme « m(others) », qui représentent des mères et d’autres figures maternelles, dans une optique d’inclusion des personnes queer ou non conformes au genre. Dans ses tableaux, la matière est délibérément appliquée à la hâte; ses figures fragmentées et répétées témoignent des conditions dans lesquelles doivent travailler les artistes qui sont aussi engagé.e.s dans la parentalité.

Des œuvres de Drummond se dégage une atmosphère de connexion et de communauté, tout en faisant preuve d’un engagement critique audacieux. Les membres du jury ont salué la singularité de sa touche et de sa palette, qui confèrent à ses œuvres une qualité tactile et intime. Les choix audacieux de couleur et de composition de la série The Waves ont également impressionné. Celle-ci présente une exploration picturale de la matrescence empruntant son titre et son approche conceptuelle au roman lyrique de Virginia Woolf. Certains autoportraits, par la combinaison de dessin et de peinture, ainsi que le déploiement de motifs incomplets ou répétés, traduisent une impression de mouvement et de dilatation temporelle.

Avec ce prix, Drummond prévoit séjourner à Édimbourg, en Écosse, pour développer sa pratique en reconnectant avec l’héritage écossais de ses arrière-grands-mères. Cela pourrait avoir lieu dans le cadre d’une résidence à la Spilt Milk Gallery, l’une des seules organisations d’économie sociale à travers le monde qui se consacre à rendre visibles les artistes qui s’identifient comme mères (« m(others) »). Une fois établie en Europe, Drummond visitera Londres, Paris, Florence et le Vatican pour approfondir sa compréhension de l’évolution de la représentation maternelle. Elle s’intéressera à des œuvres du IIIe au XIXe siècle illustrant des figures comme la Madone, la Charité, Niobé ou l’Ange de la maison. Ces références, combinées à des images d’archives et à la mythologie celtique, serviront de point de départ pour un nouveau corpus d’œuvres subvertissant la narration héritée de la mythologie maternelle, afin de mieux représenter l’interdépendance et la vulnérabilité inhérentes à l’expérience humaine.

Titres complets:

Image 1: Back to the shape of my family with my partner and more broadly queer family… we’ve spent time considering what people’s roles are and what they do and I think that helps us notice and give appreciation about care, because it’s like, I asked for this kind of care, then you gave it to me, and then I said thank you

Image 2: I guess I didn’t really think that having a kid would really affect my practice in the way that it has, like I didn’t think I would be so obsessed with him and my feelings towards him or my feelings towards this new reality of being a parent


Finaliste du Prix Plaskett 2025 – Natasha Verbeke

Le jury du Prix Plaskett 2025 et la Fondation Joe Plaskett tiennent à souligner la qualité exceptionnelle de la candidature de la finaliste du Prix Plaskett 2025, Natasha Verbeke, en lui remettant un prix symbolique de 2500$ pour soutenir le développement de sa carrière artistique. La personne finaliste recevant ce prix demeure éligible pour déposer sa candidature à la prochaine édition du Prix Plaskett, en 2027, en autant qu’elle réponde toujours aux critères d’éligibilité à ce moment-là.

Natasha Verbeke détient un baccalauréat en arts visuels de l’Université Nova Scotia College of Art and Design (NSCAD) et a récemment obtenu sa maîtrise en arts visuels à l’Université de Guelph. Sa pratique en peinture engage une réflexion critique vis-à-vis du canon artistique occidental, particulièrement celui établi au 17e et au 18e siècles, pour examiner comment les images ont historiquement maintenu des systèmes de violence, de domination et d’exclusion. Récemment, son travail s’est concentré sur les jardins et les paysages, et comment l’histoire souvent violente de leur création et de leur occupation peut être ré-imaginée comme des sites d’espoir et de renouveau. Son travail subvertit la dynamique de pouvoir ou l’acte violent représenté dans l’image de référence en fragmentant les figures appropriées et en jouant avec une touche picturale gestuelle et incarnée. En perturbant le sujet de son contexte original, elle reconfigure les récits figés, permettant à des fragments historiques de prendre une nouvelle signification dans un présent en évolution.