Lauréate du Prix Plaskett 2022 – Shoora Majedian

Crédit photo: Byron Dauncey.
Shoora Majedian vit et travaille à Vancouver, en Colombie-Britannique. Originaire de Téhéran, en Iran, elle a complété sa maitrise en peinture au Emily Carr University of Art + Design en 2021. Dans ses œuvres, Majedian explore des souvenirs personnels et sociaux influencés par son enfance en Iran et ses expériences du processus d’émigration. Elle construit une trame narrative à travers la peinture, et examine des enjeux sociopolitiques à travers le langage visuel.
Le jury a été impressionné par la capacité de Majedian à saisir l’esprit de notre époque dans ses tableaux déliés, vivants et magnifiquement peints. Chaque peinture raconte une histoire particulière, à travers des personnages expressifs et émotifs. La palette singulière et la composition originale des œuvres les rendent d’autant plus intrigantes.
Le prix lui permettra de séjourner en Europe durant six mois, où elle compte se rendre en Allemagne, à Londres, Paris et Amsterdam. Cette période de grande liberté lui permettra d’explorer de nouvelles avenues de recherche : « Je souhaite développer la narrativité visuelle avec l’ajout d’éléments symboliques, varier les formats des tableaux et incorporer des références photographiques. À travers la visite des grands musées, j’approfondirai ma compréhension des pratiques qui abordent la figure humaine à la frontière entre sa formation et sa déconstruction. Je suis particulièrement intéressée par les peintres allemands contemporains, ainsi que ceux de la nouvelle objectivité et de l’expressionnisme allemand, mais je suis également stimulée par les femmes peintres actuelles qui conjuguent la mythologie et l’emploi de modèles vivants. »



Lauréate du Prix Petry 2022 – Michelle Peraza

Crédit photo: Lisa East.
Michelle Peraza est une artiste canadienne d’origine cubaine et costaricaine. Elle a complété une maitrise en peinture à l’université de York en Ontario en 2022. En tant que peintre canadienne latino-américaine de seconde génération, Peraza explore l’identité latinX à travers des portraits plus grands que nature et extrêmement réalistes représentant des femmes de son entourage, sujets dont la peinture historique est dénuée. Son usage habile des codes picturaux lui permet de disséquer l’histoire coloniale, de manière à contribuer à l’essor d’une identité latinXplus nuancée.
Avec le prix de 10 000 $, Peraza prévoit voyager pendant deux mois en Espagne, où elle approfondira ses recherches sur l’art latino-américain précolonial et colonial ainsi que sur la peinture baroque espagnole. Elle s’intéresse particulièrement aux codex mésoaméricains et aux peintures « Casta », des œuvres mexicaines du dix-huitième siècle qui dépeignent le métissage entre les peuples autochtones, africains et espagnols. Elle prévoit également faire des recherches à la Bibliothèque nationale d’Espagne, dans sa vaste collection de livres latino-américains et de manuscrits d’arts visuels de la période coloniale. Finalement, elle planifie visiter le Musée du Prado et le Musée des Beaux-Arts de Valence, en s’attardant particulièrement au travail de Diego Velázquez.
Le jury a apprécié la puissance et la précision de ses œuvres de Peraza, qui embrassent et déconstruisent à la fois les codes de la beauté féminine, afin de soulever des enjeux identitaires et décoloniaux. Les membres du jury ont apprécié la corporalité et la gestuelle forte des personnages, qui contraste avec la préparation minimale de la toile, ainsi que l’utilisation d’éléments (vases, chaises, dentelle) représentés par de délicates lignes de contour, juxtaposées à des techniques de peinture plus classiques.


